Le 23 mars dernier, le
groupe pop rock belge Puggy a déposé
ses instruments le temps d’un concert dans la salle prestigieuse du théâtre de
Namur. Puggy, on ne les présente plus. Malgré trois membres de nationalité
différente (un anglais, un français, et un suédois), le groupe n’en est pas
moins belge. La date à Namur s’inscrit dans leur tournée des clubs de Belgique,
et en est la 5ème étape. En effet, suite au succès rencontré par
leur concert à Forest National le 22 février dernier, le groupe s’est lancé dans une
tournée plus intimiste. À l’instar de cette date, le Théâtre de Namur affiche
sold out.
Contrairement au traditionnel concert qui commence à 20h, il
faut attendre 20h40 pour que la première partie, Antoine Chance, arrive sur scène. Ce jeune artiste se trouve être
le fils de Philippe Gelluck. Puggy et lui se connaissent déjà. En effet, il a déjà fait leur première
partie et ils ont le même manager (Nicolas Renard). De plus, Ziggy, le batteur
de Puggy, l’a aidé à réaliser son album.
Antoine Chance arrive seul avec sa guitare mais est à l’aise avec son public.
Il multiplie les blagues entre les chansons, et n’a aucun mal à remplir la
grande scène du Théâtre par sa seule présence. Il interprète 5 titres, et parmi
ceux-ci son single « Fou ».
Son album sortant le lendemain du concert, il en profite pour faire un peu sa
pub. Il essaye de faire chanter le public sur le titre
« Parader en enfer », mais ce n’est pas un immense succès. Quand
vient l’heure de partir, il lance une dernière blague au public, et s’en va
souriant.
Vient le moment que le
public attend : le concert de Puggy.
Les lumières s’éteignent, une mélodie résonne dans la salle, des silhouettes
arrivent sur scène, et le public hurle de bonheur. Un spot s’allume,
n’éclairant que Matthew Irons (chanteur et guitariste) qui entame un « Stop me » d’abord très calme. Mais
sur le refrain, toute la scène s’éclaire et l’énergie propre au groupe s’empare
de la scène. Cependant, elle ne semble pas partagée par les spectateurs qui
restent confortablement assis dans leur siège. Sur cette première chanson et sur l’entièreté du concert, on ne peut que remarquer le jeu de lumière épatant qui est d’autant plus
renforcés par trois grands miroirs en forme de losange dont le groupe s’est
équipé pour toute sa tournée.
Le trio continue dans l’intensité en entamant « Give us what we want ». Malgré une
introduction et des rythmes bien entraînants menés par Ziggy à la batterie, le
public reste assis, comme s’il regardait un film au cinéma. Matthew salue son
public avec un classique mais efficace « Bonsoir Namur ! », qui
semble réchauffer un peu le public. Commence ensuite « Someone makes no sound », dont
l’harmonie des voix fait penser à « The sound of silence » de Simon
and Garfunkel. Matthew reprend le thème de plus
en plus vite avec de plus en plus d’entrain. Mais il faut attendre « I do » qui arrive en quatrième position du show pour que le public daigne enfin se lever. Sur ce titre et sur
quelques autres à venir, on remarque la présence de John Janssens, leader du
groupe Papa Dada et ami d’enfance de Matthew, comme quatrième membre du
groupe. Il joue du clavier, ce qui permet à Matthew de se concentrer sur la
guitare et ainsi de donner une teinte bien différente au morceau.
Le groupe, poursuivant sur sa lancée de morceaux entraînants, interprète
« To win the world », single
phare et titre éponyme de l’album, suivi par un « Love that feeling » rallongé par une improvisation. En effet,
le propre d’un concert de Puggy n’est pas de jouer les morceaux de la manière
la plus semblable à l’album, mais bien de modifier ou de rajouter des parties
sur chaque titre. Dès lors, peu importe le nombre de fois qu’on se rend à un de
leur concert, la setlist changera toujours et il y aura toujours des surprises.
En enchaînant les titres énergiques, le groupe enchante le public et le motive. L’ambiance est désormais supérieure à celle du début du concert.
En enchaînant les titres énergiques, le groupe enchante le public et le motive. L’ambiance est désormais supérieure à celle du début du concert.
Après ces quelques titres énergiques, le groupe entame une
série de chansons calmes mais pleines de vie. D’abord « Ready or not » avec son ambiance
aussi mystérieuse qu'envoûtante, puis le désormais classique « How I needed you » que Matthew introduit par
un beau solo de guitare à sonorité espagnole. Le public reprend en chœur le
refrain. La chanson suivante, « Everyone
learns to forget », calme puis entraînante à l’instar de « How I
needed you », semble inconnue de la plupart des spectateurs qui du coup se
rassoient. L’ambiance retombe alors aussi soudainement qu’elle est montée.
Mais cette soudaine baisse de motivation ne désarçonne pas le groupe qui, trêve de chanson calme, repart sur des chansons énergiques propres à son style. « Burned » nous vient tout droit de leur premier album (« Dubois died today »). Après le deuxième refrain, le groupe se livre à une improvisation de plus de quatre minutes qui, si ce n’était encore fait, nous révèle l’énorme talent, aussi bien au chant, au chœur, que derrière un instrument, de chacun des trois membres du groupe. Le public de nouveau réveillé, c’est parti pour une série de titres pop accrocheurs qui font le succès de Puggy. Sur « Goes like this », Matthew quitte ses instruments pour se balader sur la scène un micro à la main, sautillant et souriant, et manquant de glisser quelques fois.
Après quelques minutes
qui paraissent interminables, Matthew, Romain et Ziggy réapparaissent sur scène.
Ils interprètent « Move on »,
single du dernier album. Les chœurs occupent une grande partie du refrain et
nous font tout de suite penser à Queen. Par une telle maîtrise des
harmonies vocales et de la mise en place des instruments, Puggy nous montre que
ce groupe est digne d’être cité parmi les plus grands. Ensuite, le groupe joue
deux chansons du deuxième album : « Goddess Gladys », allongée par un solo électrique et
électrisant, bien que joué à la guitare acoustique, et « Something you
might like », pour lequel Matthew échange sa guitare acoustique contre
une guitare électrique, donnant un son encore plus rock à la chanson. L’ambiance
est à son comble.
Ainsi, comme à chaque concert, Puggy fait preuve d’une
maîtrise incomparable, et donne l’envie de les revoir au plus vite. Le trio
nous offre davantage de chansons du dernier album que des précédents, mais le
concert plait autant aux nouveaux fans qu’à ceux de la première heure. Ce
groupe, fêtant bientôt ses 10 ans, peut se vanter d’avoir accompli un Forest
National sold out, ce qui n’est pas donné à tous les groupes belges. De plus, beaucoup
de dates à venir affichent également sold out, le groupe est annoncé au Rock Werchter, et
on annonce déjà des dates aux Etats-Unis et en Turquie. Le titre de leur
dernier album, « To win the world », ne pourrait dès lors être mieux dès
choisi.
Perrine Dumont

